Le Calvados met des bâtons dans les roues à ses collèges

Lundi 21 février 2010 l’inspecteur d’académie du Calvados a annoncé une nouvelle mesure concernant les collèges. Cette dernière sanctionne les établissements ayant un taux de redoublement supérieur à 2,5% en diminuant leurs nombres d’heures d’enseignements…

Une première en France
Le principe est simple, les collèges ayant enregistré un taux de redoublement supérieur à 2,5% se verront retirer jusqu’à 10 heures de cours par semaine. A l’inverse, les collèges ayant peu de redoublements bénéficieront de six heures de cours supplémentaires. Cette mesure étonnante aurait pour but de pousser les établissements à faire leur possible pour éviter ces redoublements. « Le redoublement ne sert à rien. » déclare Jean-Charles Huchet l’inspecteur de l’académie. A la rentrée prochaine, 31 collèges du Calvados (sur 63) seraient concernés par cette réforme. Réforme qui devrait être suivie par l’Orne et la Manche l’an prochain.

La France, l’une des championne d’Europe du redoublement
En janvier dernier, on apprenait avec tristesse que la France enregistre des taux bien plus élevés que la plupart de ses camarades européens en matière de redoublement. 17,8% à l’école primaire contre 2% seulement en Grèce ou 23,5% dans les collèges français contre 0,5% en Finlande.

« Catastrophe » « impensable » « double peine au collège »

C’est ce que l’on peut entendre ces derniers jours dans les différents syndicats comme le SNES (syndicat national des enseignements de second degré) ou la FCPE (fédération nationale des parents d’élèves). Tous s’indignent face à cette décision. Comment peut-on enlever des heures aux collèges où les élèves sont en difficulté ? Au contraire ne faudrait-il pas leur accorder plus d’heures pour pallier à leurs lacunes ?

Tout n’est que question d’économie
Cette affaire de malus intervient de surcroît dans une période où l’éducation n’a pas le moral au beau fixe avec le spectre des suppressions d’emploi qui n’est pas prêt de s’en aller. Cette réforme s’inscrirait dans cet objectif d’économie budgétaire. C’est ce que dénonce la co-secrétaire du SNES de Caen Marylène Le Gal « un élève coûte 8 000 euros par an donc il faut passer à des mesures coercitives pour empêcher les enseignants de faire redoubler les élèves. ». La responsable s’indigne également du fait que des stagiaires soient mis en place à temps plein devant les élèves, et ce sans formation ce qui aurait permis une économie de milliers de postes.

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