La mauvaise culture économique des Français

L’Institut BVA a interrogé,  pour le Conseil pour la diffusion de la culture économique (Codice), des leaders d’opinion politique, économique et médiatique sur la promotion de la culture économique en France.

Les résultats montrent l’importance pour les leaders d’opinion de faciliter une large diffusion de la culture économique pour remédier au peu de connaissance des Français dans ce domaine. Seuls 18% d’entre eux jugent que les Français dans leur ensemble sont bons en économie

Constat très sévère sur le niveau de culture économique de l’ensemble des Français

70% des leaders d’opinion estiment que les Français ont un niveau plutôt mauvais de connaissance général en économie, ce niveau est même très mauvais pour 12% d’entre eux.

Le constat est plus mitigé en ce qui concerne les connaissances économiques des élus et des journalistes ; la moitié des leaders d’opinion pense qu’elles sont « bonnes ».

L’Education nationale et la presse écrite plébiscitées pour être les principaux diffuseurs de la connaissance économique

La très grande majorité des leaders d’opinion (90%), estiment que c’est à l’Education nationale de la promouvoir en priorité suivie par les journalistes de la presse économique (87%). Viennent ensuite les hommes et les femmes politiques (83%) et les chefs d’entreprise (71%).

En revanche, les banques et les assurances ne sont légitimes à promouvoir les connaissances économiques auprès du grand public que pour 51% des leaders d’opinion.

La culture économique n’est pas suffisamment enseignée et diffusée

Si 91% des personnes interrogées estiment que l’Education nationale ne promeut pas suffisamment la culture économique, son  enseignement fait également polémique.

En effet, 22% jugent l’enseignement dispensé dans les filières générales de qualité et 13% concret. Ces chiffres sont un peu meilleurs dans l’enseignement professionnel (enseignement de qualité pour 35% et concret pour 34%).

Rappelons-nous qu’en 2008 la commission dite « Guesnerie » installée par M. Darcos, alors ministre de l’Education nationale,  a remis un avis sur le traitement de l’économie dans les manuels scolaires. Ce rapport estime que les sciences économiques et sociales ont toute leur place dans le socle commun des matières de base enseignées au lycée  aujourd’hui et demain, car elles sont un pilier fondamental de la formation du citoyen. Il reproche en revanche aux programmes actuels de trop s’intéresser aux problèmes sociaux négatifs et pas assez aux réussites de la société. Le rapport préconise ainsi d’inverser la démarche de conception des programmes, l’objectif premier devant être l’acquisition de « fondamentaux » et d’un savoir de base.

Les bons élèves : les chefs d’entreprises et les associations de consommateurs

91% des leaders d’opinion, toutes catégories confondues estiment que les chefs d’entreprise ont un bon niveau de connaissance en économie.

46% d’entre eux pensent que les associations de consommateurs font suffisamment d’efforts pour diffuser la culture économique

Des pistes pour s’améliorer

РUn enseignement de base en ̩conomie au lyc̩e, toutes fili̬res confondues, encourag̩

– Un site internet rendant l’économie accessible.

РUn programme court audiovisuel quotidien serait ̩galement un bon moyen de diffuser la culture ̩conomique.

-Rapprocher le monde de l’entreprise de l’école.

Toutes ces propositions ont d’ailleurs recueillies plus de 90% des voix.

Comme le souligne Isabelle Knock-Méo, Déléguée générale du Codice : « l’économie a été trop longtemps absente des programmes scolaires français et aujourd’hui encore, plus de la moitié des lycéens ne reçoit aucun enseignement économique. De ce fait, l’économie souffre de clichés préjudiciables à la manière dont elle est perçue dans notre pays. Il est temps de dédramatiser cette situation en formant les jeunes. D’ailleurs, ils le réclament, puisque selon eux : l’économie est la matière la plus en rapport avec leur vie future  et leur deuxième matière préférée*. Les programmes doivent donc être revus et une initiation à l’économie étendue à tous les lycéens.

*Sondage BVA-Codice mars 2008

Méthodologie :

Etude réalisée par téléphone du 16 juin au 24 juillet 2009 auprès de 400 leaders d’opinion, dont 140 leaders politiques (70 parlementaires et 70 élus locaux), 130 leaders économiques (100 chefs d’entreprise, 20 présidents de CCI et 10 membres de la direction des principaux syndicats) et 130 leaders médiatiques (75 journalistes de presse écrite, 30 journalistes audiovisuels et 20 présidents d’agences de communication et de publicité)





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