SOS orthographe dans l’enseignement supérieur

A compter du 1er octobre, les élèves d’une trentaine d’IUT (instituts universitaires de technologie) auront des cours de remise à niveau. A cette occasion, le Parisien d’aujourd’hui a consacré sa Une ainsi qu’un dossier à l’orthographe et aux étudiants.

A l’aide d’un nouveau logiciel baptisé Projet Voltaire, les étudiants rempliront un quizz en ligne – divisés en sept niveaux allant du plus simple au plus compliqué – qui passe en revue les principaux écueils de la langue française.

A l’issue du test, un diagnostic est dressé. Le logiciel identifie les familles de fautes le plus régulièrement commises par chaque étudiant et soumet un programme personnalisé de remise à niveau. Séduits, les directeurs d’établissements ont intégré ce programme spécial à l’emploi du temps de leurs étudiants espérant ainsi résorber un phénomène préoccupant. « L’orthographe reste indispensable pour être crédible professionnellement », explique Roland Pélurson, directeur de l’IUT de Valence (Drôme), à notre confrère du Parisien.

Pour ou contre les cours d’orthographe dispensés aux étudiants du supérieur ? Telle est la question posée à Marie Gautier-Loisel, DRH chez AMGEN – une entreprise de biotechnologies – et à François de Closets, journaliste et auteur de Zéro Faute.

La première est partisane du « pour ». « Cela fait vingt ans que je suis recruteuse, jamais le niveau n’a été aussi bas ». Elle tire le même constat en ce qui concerne le vocabulaire des postulants. Elle fait de l’orthographe « un réel critère de sélection » car elle estime « qu’une fois embauché, il est impératif que le cadre supérieur sache écrire sans faire des fautes à chaque ligne [car] il n’a plus de secrétaire comme avant ». Pour les jeunes, « l’orthographe passe au second plan [parce que] dans leur esprit la faute s’est banalisée ».

François de Closets, qui est contre, partage toutefois son avis sur certains points. Il va même jusqu’à parler de « fracture orthographique ». « On a, à une époque, diabolisé l’erreur d’orthographe, qui est devenue une faute impliquant une culpabilité (…) [Depuis quinze ans], les jeunes, avec leurs claviers, utilisent l’écrit comme moyen de converser. L’écrit et l’oral, c’est pareil pour eux ». L’écrivain pense que l’introduction de cours d’orthographe dans l’enseignement supérieur est une solution d’urgence qui ne résout pas le problème à la source. « Il faut que les règles de l’orthographe soient acquises avant d’entrer dans l’enseignement supérieur, dès le primaire ».

Lire le dossier du Parisien « Les étudiants vont devoir renouer avec la dictée », daté du 28/09/2009.

Découvrir le Projet Voltaire, de remise à niveau en orthographe.

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