Rapport sur l’orientation de Marie Duru-Bellat de l’IREDU*

« L’orientation apparaît donc inégalitaire -de par la réussite inégale qu’elle sanctionne et les inégalités de demande qu’elle entérine-, incohérente -car non fondée sur des estimations standardisées de la valeur scolaire et affectée par des contingences locales dont l’offre existant sur place-, uniquement scolaire, passive -ou réactive, au sens de non active- et non pilotée », selon le rapport de Marie Duru-Bellat.

« Si ces difficultés sont récurrentes, c’est que fondamentalement, l’orientation bute sur un (vieux) dilemme, entre des individus dont il convient de respecter les désirs et les contraintes d’une offre scolaire et d’une structure de l’emploi données, ou, de manière plus générale, sur la tension permanente et plus que jamais d’actualité entre les valeurs de l’Etat providence et celles du libéralisme », poursuit-elle.

Le rapport Thélot le soulignait également, pour « vaincre l’échec que constitue l’orientation par défaut », il est nécessaire de tendre vers « un équilibre entre les goûts, la motivation, les compétences et les résultats des élèves, les besoins de l’économie et l’offre d’éducation » (p.76). Marie Duru-Bellot questionne alors « donner plus de poids au projet de l’élève (…) est-ce bien raisonnable, quand les jeunes n’ont que 15-16 ans, et expriment ce projet dans un contexte de mauvaise information dénoncé par tous les partenaires ? » Pour elle, il ne fait aucun doute que la solution n’est pas de « proclamer que l’élève est seul responsable de son orientation (…) en faisant porter le chapeau de son « orientation ratée » au jeune lui-même (puisque c’est son projet…), on imagine assez bien les conséquences en terme de frustration et de rancoeur, d’image de soi dégradée, et in fine… de désenchantement de l’institution et de critique de l’orientation. »

Ses pistes de réflexion repose sur un socle commun solide, une prise en compte des mesures objectives de la valeur scolaire, une meilleure connaissance du monde des professions et une remise en question des filières qui faciliterait les passerelles et rendrait les décisions d’orientation moins irréversibles.

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* IREDU : Institut de Recherche sur l’Education : Sociologie et Economie de l’Education



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