Aides étudiantes : donner un peu pour étudier mieux

Après la réforme des bourses, le gouvernement vient d’annoncer la création d’un nouveau prêt étudiant, censé favoriser les conditions de vie des étudiants qui ne cessent de se dégrader.

L’UNEF annonce que le coût de la vie étudiante a augmenté de 5,9% depuis l’an dernier. Lors de la conférence de rentrée du syndicat étudiant, son président, Jean-Baptiste Prévost, a fustigé l’attitude de la ministre de l’Education supérieure et de la Recherche, Valérie Pécresse, coupable selon lui de ne pas avoir « conscience de la réalité des conditions de vie des étudiants et de sa responsabilité dans cette dégradation ». Hausse du coût des loyers, de l’alimentation, des frais d’inscription : le budget d’un étudiant a augmenté jusqu’à 7% (pour un boursier échelon 5 qui loge en cité universitaire Crous).

Une réforme contestée

À cela s’ajoute une augmentation des aides qui restent inférieures à celle de l’inflation (+2,5% pour les bourses lorsque l’inflation gagne 3,6 points). La réforme des bourses est aussi passée par là. Celle-ci prévoit de recentrer le nombre de critères d’attribution autour des revenus des parents. Mais selon l’organisation syndicale, c’est plus de 20 000 étudiants qui verront leurs aides recalculées à la baisse. Le gouvernement a depuis prévu de débloquer un fonds pour ne pas léser les élèves déjà boursiers. Pour Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement Supérieur, ce nouveau système permet d’augmenter « de 50 000 le nombre de bénéficiaires ». Toutefois, ces nouveaux boursiers n’auront pas de versements directs d’argent, mais seront exonérés de leurs frais d’inscription et de la cotisation à la sécurité sociale étudiante.

Les étudiants handicapés se sentent quant à eux floués, car ils sont concernés ni par les critères d’attribution ni par la compensation cédée par le gouvernement. Valérie Pécresse explique dans le journal La Croix qu’ils « bénéficieront de la prestation de compensation du handicap (PCH), à laquelle, jusqu’à présent, ils n’avaient pas droit entre 18 et 21 ans ». Le président du Droit au savoir, Christian Chenut, qui milite pour la scolarisation des handicapés, rappelle que la PCH « était cumulable avec les bourses car justement, elle ne couvrait pas l’intégralité des dépenses liées au handicap » (Le Monde, 27/08).

La fin du prêt à taux zéro

Dernière réponse de la ministre aux problèmes de financement des études : la création d’un prêt bancaire garanti par l’Etat. Les prêts étudiants nécessitaient jusqu’alors une caution parentale et ne concernaient par conséquent que les enfants des classes moyennes et plus. Avec ce système, la somme empruntée à une banque privée pourra s’élever jusqu’à 15 000 euros au taux d’intérêt du marché et sera remboursable à partir de la fin des études. Ce nouveau prêt signe l’arrêt de mort du prêt d’honneur, un prêt public à taux zéro, qui n’a jamais connu un vif succès. La création d’un prêt étudiant sans caution était une promesse du candidat Sarkozy, mais il devait être sans taux d’intérêt.

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