Rapport de l’OCDE : La France doit soutenir en priorité l’emploi des jeunes les moins qualifiés

La France devrait faire plus pour faciliter la transition des jeunes non qualifiés vers l’emploi. En priorité, le gouvernement devrait aider les jeunes les plus éloignés de l’emploi et renforcer la protection sociale des jeunes les plus démunis, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

La crise a frappé les jeunes à un moment où leur situation sur le marché du travail n’était déjà pas très favorable. Le taux d’emploi des jeunes en France est l’un des plus faibles des pays de l’OCDE et un jeune chômeur sur quatre passe plus d’un an au chômage, contre un sur cinq en moyenne dans l’OCDE.

« La priorité à court terme est de prendre des mesures ciblées sur les jeunes les plus à risque. Je me réjouis que le Président Sarkozy ait lancé fin avril un plan d’urgence pour l’emploi des jeunes qui met l’accent sur l’apprentissage. C’est en effet maintenant qu’il faut agir car sinon les jeunes qui débutent sur le marché du travail en 2009, ceux qui forment la Génération 2009, courent un grand risque de devenir une génération sacrifiée. Il est également très important de répondre aux problèmes d’insertion professionnelle de nature plus structurelle qui existaient avant même le début de la crise » a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría lors de la présentation du rapport à Paris.

L’OCDE recommande au gouvernement de mettre en place un éventail de mesures. Il faudrait en particulier :

– veiller à ce que chaque jeune quitte le système d’enseignement en possession de compétences requises sur le marché du travail. En 2007, 18 % des  jeunes de 20 à 24 ans (environ 130 000 jeunes) n’avaient pas de diplôme du second cycle du secondaire qui est considéré comme le bagage scolaire minimum pour intégrer aujourd’hui le marché du travail.

– restreindre les aides publiques à l’apprentissage aux jeunes non qualifiés. Pour qu’au moins 50 % de jeunes sans qualification entrent en apprentissage contre 40 % aujourd’hui, les incitations pour les entreprises à former et embaucher un apprenti devraient être ciblées sur les jeunes non qualifiés.

faire bénéficier davantage les petites entreprises des fonds pour la formation professionnelle pour qu’elles forment plus de jeunes peu qualifiés. La réforme en cours de la formation professionnelle devrait œuvrer à développer la formation dans les petites entreprises en sécurisant les financements et en améliorant l’offre de services des organismes collecteurs.

mettre en place des stages obligatoires à l’université dès la licence. La mise en place de stages obligatoires au cours des trois années de licence devrait être systématiquement accompagnée de la délivrance de crédits dans le cursus d’études, comme c’est le cas dans les filières sélectives.

– poursuivre les efforts pour réduire globalement la segmentation du marché du travail. Le CDD semble de moins en moins être un tremplin rapide vers un emploi stable pour les jeunes. En 2005-2006, seuls 16 % des jeunes de 15-24 ans en CDD sont en CDI un an après, contre 45 % dix ans auparavant.

– instaurer un filet de sécurité pour les jeunes de moins de 25 ans les plus démunis et l’inscrire dans un cadre de politique rigoureuse d’activation. A terme, il conviendrait d’envisager l’extension du RSA aux moins de 25 ans.

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