Le handicap à l’école
L’éducation est un droit fondamental. Longtemps, les enfants handicapés sont restés dans des établissements spécialisés. De la maternelle à l’université, ils peuvent désormais suivre une scolarité (presque) ordinaire.
Depuis la rentrée 2010, 197 000 élèves handicapés sont scolarisés, 12 000 de plus qu’en 2009. La loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » a créé des maisons départementales afin de faciliter leurs démarches. Un projet personnalisé aménage la scolarité de chaque élève à la nature et à la gravité de son handicap.
Les auxiliaires de vie scolaire
Tout élève peut bénéficier d’un AVS qui l’assistera en classe. Il l’aide à suivre les cours, à écrire ou à utiliser le matériel adéquat, mais aussi à se déplacer dans l’école. Présent lors des sorties de classe et des activités sportives, l’AVS assure certains gestes d’hygiène et des manipulations. L’AVS est individuel ou collectif. Lorsque l’AVS tarde à être nommé, la solidarité entre élèves prend le relais !
Le prêt de matériel
L’Etat prévoit le prêt de matériel spécialisé. Par exemple, pour les malvoyants et les non-voyants, les cours de primaire existent en braille. Des logiciels spécialisés sont également disponibles.
Les aménagements
Lors des examens et concours, les élèves bénéficient de l’aide d’une tierce personne. La durée des épreuves est rallongée d’un tiers, et l’utilisation d’un matériel spécifique est permise. Chaque université aide les élèves handicapés : tutorat, soutien, preneurs de notes, interprètes en langue des signes, codeurs en langage parlé complété (LPC).
Par Catherine Attia-Cannone
Ils témoignent
Aloysia, 19 ans, en 2e année d’EPF, école polytechnique féminine
« Je suis atteinte d’amyotrophie et dans un fauteuil depuis plus de 16 ans. J’ai fait toute ma scolarité en écoles et lycées normaux. Je n’ai pas d’AVS. Sur 1000 élèves, nous sommes 2 handicapés. L’école a été refaite cet été et la rampe d’accès non conforme supprimée, mais pas remplacée. Donc, des élèves m’aident à monter les escaliers ! Je suis vice-présidente de l’association Handiffusion, qui agit pour l’insertion des handicapés et sensibilise les valides au handicap. L’an dernier, j’ai fait un stage dans une banque, que j’ai trouvé par mes propres moyens, et je n’ai pas eu de difficultés particulières liées à ma maladie… »
Jacqueline Gerbier, responsable de l’insertion des étudiants handicapés à l’ESC Chambéry
« L’accueil des handicapés ne se borne pas aux plans inclinés et aux portes élargies pour fauteuils roulants. Des professeurs volontaires font de l’accompagnement rapproché pour que l’élève ne soit ni isolé de sa promo, ni différent. Un programme de la Région propose aux jeunes en difficulté économique ou sociale de se mettre à la disposition des élèves handicapés, avec une petite bourse. Ceux qui ont des difficultés aident ceux qui ont d’autres difficultés. En entreprise, le stagiaire handicapé rencontre les mêmes difficultés d’apprentissage qu’un autre ! Le handicap n’est pas un handicap pour étudier. »
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