La Cour des comptes préconise l’orientation de tous les élèves en seconde

La Cour des comptes recommande que l’orientation des élèves se fasse « en fin de scolarité obligatoire », qui serait située en seconde et non plus en troisième, afin de lutter contre « l’orientation par l’échec », lors d’une audition, mercredi 12 décembre, devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.

Le moment de l’orientation entre les trois voies du lycée (générale, technologique, professionnelle) doit se faire après « l’acquisition effective du socle commun de culture, de connaissances et de compétences », c’est-à-dire « en fin de scolarité obligatoire », a fait valoir Patrick Lefas, président de la troisième chambre de la Cour.

La scolarité obligatoire, au cours de laquelle l’élève acquiert le « socle commun de connaissances et de compétences », s’achève à 16 ans. Les élèves âgés de 16 ans sont aujourd’hui majoritairement en seconde en raison d’une baisse du nombre de redoublements. Il faut donc créer « une école du socle qui va du primaire à la seconde », selon la Cour.

L’orientation reste vécue comme une « sanction » qui sert surtout à « discriminer entre bons élèves (voie générale) et mauvais élèves », note M. Lefas, pour qui « les élèves qui vont en voie pro sont ceux qui doivent choisir leur filière dès la fin de troisième, alors que ceux qui sont en voie générale et technologique, les meilleurs élèves, ont encore la seconde pour faire leur choix ». Or, à la fin du collège, on demande à un jeune qui n’a que 14 ou 15 ans, de choisir une voie « qui va déterminer sa vie professionnelle entière ».

Le rapport, qui retient quatorze recommandations, a été transmis le 14 septembre, avant la préparation du projet de loi de refondation de l’école qui prévoit la rénovation du système d’orientation. Trois académies ont été étudiées : Lille, Rennes et Toulouse. Patrick Lefas relève que « pour l’année scolaire 2010-2011, 29,8 % des élèves de 3e ont une année de retard ou plus au niveau national ». Il souligne également que chaque année, cent vingt-deux mille jeunes sortent du système scolaire « sans diplôme autre que le brevet, voire sans aucune qualification ». Concernant cette idée, « le ministère n’a pas caché ses réticences », a cependant relevé M. Lefas.

Source : AFP



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